Arras

COLAS et JACQUELINE

Les deux personnages sont étroitement liés à la fête d'Arras, instituée en 1812 pour commémorer chaque année, fin août, la levée du siège de la ville par les Espagnols en 1654. En 1812 donc, le poète Legay eut l'idée de composer, à l'occasion de cette fête une chanson humoristique en patois; il a imaginé un dialogue entre deux paysans d'Achicourt (village de la banlieue maraîchère d'Arras), deux jeunes amoureux, Colas et Jacqueline. La chanson eut tant de succès que l'idée fut reprise chaque année. Colas et Jacqueline, en tant que géants, sont nés en 1891. En 1918, ils eurent trois enfants: Robert, Tiot Jean, Tiot Jacques. En 1995 un petit dernier, prénommé Dédé, vient agrandir le cercle familial. Colas et Jacqueline subirent un lifting en 1981 ainsi que tout dernièrement.
Mesurant plus de 4 mètres, ils logent dans le hall de l'Hôtel de Ville.


Béthune

GAMBRINUS

 

Gambrinus est devenu le géant de plusieurs villes du nord de la France. Successivement géant de Lille, Armentières, Steenvoorde et Béthune.

Depuis 1998, Gambrinus est le géant de Béthune et sort dans les rues pendant le carnaval de cette ville du nord de la France. Gambrinus est le symbole des amateurs de bière, il représente la bonne humeur et la joie de vivre typiques des Flandres.

Gambrinus habitait à Fresnes-sur-Escaut, une petite ville des Flandres. Il était amoureux de Flandrine, la fille de son maître; mais Flandrine n’était pas amoureuse de lui. Il se mit à trembler, au point de ne plus pouvoir jouer, et les habitants de Fresnes le mirent en prison pour tapage nocturne après l’avoir insulté et roué de coups. Quand il fut libéré un mois plus tard, il voulut se suicider, mais le diable lui proposa d'oublier Flandrine en échange de son âme qu'il viendrait chercher trente ans plus tard. Gambrinus accepta le pacte. Il s'enrichit par des jeux d’argent, mais il n’avait toujours pas oublié la fille du verrier.
Il rencontra de nouveau le diable, qui lui donna des graines pour planter du houblon et lui montra comment fabriquer un carillon auquel nul ne pourrait résister. Gambrinus organisa alors une fête où tous étaient conviés. Les habitants de Fresnes trouvèrent la bière fort amère. Gambrinus commença alors à jouer du carillon et tout le monde dansa jusqu'à épuisement. La vengeance de Gambrinus était accomplie. Mais les habitants se précipitèrent sur la bière pour se rafraîchir et se rendirent compte que plus on en buvait, plus elle était douce.
La boisson se fit connaître au-delà des frontières du pays et le roi des Flandres, pour récompenser Gambrinus de ce succès, le nomma duc, comte et seigneur. Mais il préféra le titre de « Roi de la bière » que lui avaient donné les habitants de Fresnes. Peu de temps après, Flandrine se décida à lui parler, mais il ne l’avait pas reconnue et lui offrit à boire... il l’avait oubliée.
Lorsque les trente années furent passées et que le diable revint, Gambrinus joua du carillon jusqu’à ce que le diable trouve cela insupportable et disparaisse sans demander son reste. Gambrinus vécut heureux cent ans encore, tout en continuant à boire de la bière et à jouer du carillon. Lorsqu’il mourut, on retrouva à sa place un tonneau de bière : c’est pourquoi il n’a pas de tombe.

Boulogne

BATISSE et ZABELLE

Ressuscités il y a quelques années à l’occasion des fêtes de la mer, Batisse et Zabelle sont des personnages de la marine locale. Le maire les a mariés sur les quais du port de pêche de Boulogne sur mer. Batisse et Zabelle défilent pour la St Nicolas, saint patron des gens de mer.

Bourbourg

GEDEON et ARTHURINE

En 1382, les Anglais, tentés par leur cupidité attendaient une occasion favorable pour ravager la Flandre. Partis de Calais, ils prirent d’assaut Gravelines. Le choc fut rude mais les flèches des archers donnèrent la victoire aux Anglais qui entrèrent dans la ville à la suite des fuyards. Bourbourg se rendit, toute la côte fut livrée au pillage.
Gédéon, carillonneur de Bourbourg lors de ces guerres flamandes sut, avec beaucoup d’adresse et de finesse, cacher aux soldats Anglais les petites cloches, orgueil de la ville et de ce fait, devint un personnage légendaire dans sa ville. On célébra sa vaillance, sa ruse, on vanta ses prouesses.

En 1993, Gédéon et Arthurine furent entourés d’une garde musicale habillée en mousquetaire. A la Saint-Jean, le dimanche de la fête patronale de juin, le cortège traditionnel de Gédéon se déroule parmi une foule enthousiaste. Le clou de la fête est l'arrivée des Géants.

Cassel

REUZE PAPA

et

REUZE MAMAN

Reuze, en flamand, signifie géant. La légende raconte que Reuze Papa et Reuze Maman, les géants de Cassel, transportant une motte de terre pour combler un ravin, se disputèrent et, laissant tomber la motte, formèrent le célèbre "Mont de Cassel". Son sommet sert de repère aux marins, la mer étant à plus de 30 km de là. Avec ses 176 mètres d'altitude, le Mont Cassel est le point culminant des Flandres.

Le géant Reuze Papa (6,25 m) sort deux fois par an, accompagné de sa femme, Reuze Maman (5,85 m). Ce sont les plus anciens de la région : Reuze Papa date de 1827 et Reuze Maman de 1860... Le carnaval du Lundi de Paques est l'occasion d'une grande fête où Reuze papa et Reuze maman rentrent au bercail et qui symbolise la clôture de l'ensemble des carnavals de la région dont le plus connu est celui de Dunkerque . L'harmonie de Cassel qui entoure les deux géants joue à cette occasion le "Reuze lied" ou air du Reuze, un air repris par tous les carnavaleux de Cassel : "Als de groote klokke luid, de reuze komt uit".

Douai

FAMILLE GAYANT

Le point fort de la fête est le grand cortège folklorique dans la ville du dimanche à 15 h auquel participent de nombreux groupes français et internationaux et les cinq géants de la famille GAYANT portés par la corporation des porteurs de Gayant, vêtus de blancs.
Les lundi et mardi qui suivent, la famille GAYANT se déplace dans les rues, les hameaux et quartiers de Douai.
La famille des porteurs de Gayant se compose de 53 personnes dont : 23 quêteurs et 23 porteurs Vêtus de blanc, il supportent les 5 géants de la famille GAYANT. On est d'abord quêteur, puis porteur. On peut ensuite devenir "chef de lunette" (c'est le porteur qui regarde à travers la lucarne pour guider ses compagnons) et "chef de protocole". On est porteur de Gayant par tradition familiale (5 à 6 familles), de père en fils ou en beau-fils. Le recrutement se fait à 18 ans.

C'est à l'occasion d'une procession en l'honneur de St Maurand patron de Douai, que Gayant (du patois picard "géant"),vit le jour en 1530, son corps avait été fabriqué en osier par la corporation des manneliers (le fabricants de paniers d'osier).
Selon la légende, Gayant serait la représentation de Jehan Gelon, seigneur de Cantin qui délivra la ville de Douai assiégée par les Normands vers la fin du 9ème siècle.
L'année suivante, la corporation des fruitiers fit construire une géante, Mme Gayant. Puis ce fut au tour des trois enfants de 1678 à 1687.
En 1770, l'évêque d'Arras interdit cette procession, car elle commémorait la victoire de la Ville de Douai sur les Français, le 16 juin 1479. Il en institua une nouvelle qui célébrerai l'anniversaire de l'entrée des Français à Douai en 1667. Cependant, la famille Gayant considérée comme profane ne devait plus y paraître.
Gayant et sa famille ne reparurent qu'en 1801. En 1821, il reçurent les costumes actuels. Depuis, chaque année, à l'occasion de la Fête Communale, Gayant, sa femme Marie Cagenon, leurs enfants Jacquot, Fillon et Bimbin parcourent pendant 3 jours les rues de Douai.

Binbin est le plus jeune des enfants de Gayant, le géant douaisien. Une des plus célèbres traditions autour des géants est le baiser à Binbin. L' origine de ce rite si particulier semble remonter à la fin du 18° siècle , en 1799. Le petit dernier de la famille Gayant est le préféré des petits douaisiens, sans doute parce qu'il est le moins impressionnant des cinq mannequins d'osier avec sa relative petite taille et son visage de poupon ; de plus, son statut de nouveau né leur permet facilement de s'identifier à lui. Binbin est cependant affligé d'un strabisme qui lui vaut le surnom affectueux de Tiot Tourni ; la coutume veut que les enfants l'embrassent afin justement de se prémunir contre ce genre d'ennuis oculaires.

Estaires

JEHAN

Au XIème siècle, Jehan, seigneur d'Estaires, fut appeler en croisade par Godefroi de Bouillon pour délivrer la Terre Sainte et le tombeau du Christ des forces musulmanes. Jehan d'Estaires disparu lors de la destruction de la ville par les bombardement en 1918. Il a été reconstruit en 2002.

Jehan d'Estaires porte un bouclier ornée de son emblème qui est devenu celui de la ville d'Estaires. Il porte également un étendard et 4 blasons sur son armure.

Hazebrouck

ZOON TIS'JE

Construit en 1998, Zoon Tis'je (l’enfant du colporteur en flamand) est le fils de Tas’je-Tisje (Le colporteur père) et de Toria, géants d’Hazebrouck.  Tas’je-Tisje représente un joyeux drille colporteur de son métier qui vécut à Hazebrouck le siècle dernier. Zoon Tis'je, enfant espiègle, semble revenir d’une ducasse (kermesse flamande).

Lens

Ch’meneu a été construit en l’honneur des meneurs de chevaux au fond de la mine. Ch’meneu avait en charge le cheval qu’il menait dans ses différentes tâches.

Le géant est né d’une association de supporters du club de football de Lens en 2002. Il a été baptisé lors du carnaval des supporters. Ch'meneu est toujours un "meneur", il entraîne les foules à faire la fête. Il représente un supporter Lensois avec un ballon.

Lille

LYDERIC

et

PHINAERT

Aux alentours de l'an de grâce 620, le prince de Dijon, Salvaert, se rend au Royaume d'Angleterre accompagné de sa femme, Ermengaert, enceinte. Lors de leur trajet dans les flandres, ils tombent dans une embuscade tendue par le seigneur local, le géant Phinaert. Phinaert fait assassiner le prince et ses hommes. Ermengaert s'enfuit et trouve refuge auprès d'un ermite dans la forêt, où elle accouche d'un fils qu'elle confie à l'ermite. L'ermite nourrit l'enfant au lait de biche et l'élève. Il le baptisera de son propre nom : Lydéric.
Après avoir appris la vérité et être devenu adulte, Lydéric retrouve la trace de Phinaert à la cour du roi Dagobert Ier à Soissons. Au terme d'un duel judiciaire, Lydéric passe le géant Phinaert au fil de son épée et venge ainsi ses parents. Les terres de Phinaert échoient à Lydéric sur lesquelles il fonde la cité de Lille en 640.

Les processions des géants, représentations de plusieurs mètres de haut, manœuvrées par des porteurs, sont connues à Lille depuis le milieu du XVIe siècle. Les premières mentions connues des noms de ces géants, Lydéric et Phinaert, remontent à 1821. Ces processions perdurent encore aujourd'hui lors de la braderie.
Ces deux personnages fondateurs sont sculptés sur le socle du Beffroi de Lille.

Maubeuge

JEAN MABUSE

Jean Gossaert est un des premiers peintres qui introduisit dans le nord les principes fondamentaux de la Renaissance italienne. La date de sa naissance est inconnue, bien qu’il soit généralement admis qu’il a vu le jour en 1478 à Maubeuge dans le Hainaut, d’où son surnom de Mabuse. Son succès était à ce point fulgurant, qu’il entra bientôt au service de Philippe de Bourgogne. Les cours royales où il travailla étaient des centres de rayonnement culturel largement ouverts aux idées humanistes dans les domaines de la religion, de la philosophie et des arts.

Merville

CAOU

Le milieu de la décennie de 1560 à 1570 a été particulièrement éprouvant pour les habitants de la vallée de la Lys qui ont connu tout à la fois une terrible famine et la révolte des protestants. Au début du 16ème siècle, les protestants étaient assez nombreux dans la région. La Flandre et l'Artois, ainsi que le territoire de la Belgique actuelle, faisaient alors partie des Pays-Bas espagnols. Les calvinistes se sentaient brimés par les souverains catholiques. Ils n'avaient pas le droit de célébrer leurs offices à l'intérieur des villes.
Pour les protestants, l'utilisation des images n'est pas compatible avec les dogmes essentiels de leur religion, comme leur refus de la dévotion aux Saints et à la Vierge. Dès 1521, à l'incitation d'un théologien qui condamnait le culte des images, les églises de Wittenberg en Allemagne furent saccagées. Luther condamna ces excès.
Le 10 août 1566, à la suite de prédications de pasteurs calvinistes, le couvent Saint-Laurent de Steenvorde fut dévasté. Ce qui aurait pu être un accident banal, sans lendemain, fut le signal d'une vague de violence qui, pendant la fin de l'été 1566, submergea les Pays-Bas.
Un véritable embrasement se produisit la veille du 15 août, jour de l'Assomption de la Vierge. Du 14 au 20 août, les protestants appelés les Gueux se déchaînèrent contre les églises. Ils brisèrent les statues, les vases sacrés, les crucifix et lacérèrent les tableaux.
A Merville, comble de l'horreur, le 20 août 1566, ils enfermèrent un chat, symbole de la luxure et parfois représentation du diable, dans le tabernacle de l'église paroissiale. C'est pour cette raison que les Mervillois ont été baptisés du nom de CAOU.

Un premier CAOU fut réalisé en 1955. Le 2ème CAOU, couché a été réalisé en 1986. Cependant, ne sachant où le mettre à l'abri, il a été confié à un cultivateur. Comme le char tenait beaucoup de place dans sa grange, celui-ci l'aurait relégué dans une prairie. Les chats étant en carton, après l'hiver il n'en est plus rien resté. La construction d’un troisième CAOU fut décidé en 1998 à l’initiative des jeunes de Merville. Il a été baptisé en 2000. Le parrain et la marraine étaient deux géants : Henri le Douanier de Godewaersvelde et La Belle Roze d'Ardres.

Saint Omer

BATISTIN

L’ existence des géants dans les fêtes audomaroises remonte à bien longtemps, dès 1667, un premier géant Papa Lolo est cité lors du cortège du Chat, il disparut dès la fin du siècle.
Batistin est apparu en 1952 dans le quartier du Bachelin. Il représente le jardinier du marais. Il a un caractère farceur car grâce à son tuyau, il s’ amuse à arroser les spectateurs avec de l’eau parfumé, aidé dans cette tâche par une douzaine d’enfants habillés comme lui. En 1966, il se maria avec la belle Lise, la géante du quartier de Lyzel (née en 1955). De santé précaire, elle décède quelques années plus tard.

Batistin n’est malheureusement pas un géant porté, il se déplace soit sur un bacove (sorte de barque permettant le transport de marchandises dans le marais) lors de ces sorties nautiques ou sur une plate forme tractée en forme de bateau. Du haut de ses 5 mètres, il est l’ambassadeur du principal produit du marais audomarois : le chou-fleur. Il est de toutes les principales manifestations de la ville.

St Sylvestre Cappel

SYLVESTRE LE MENESTREL

Il était une fois, un Géant des Flandres, nommé Sylvestre le Ménestrel. A la fois musicien, poète, chanteur, il allait, comme tous ses semblables, de villages en villes, de marchés en fêtes, de châteaux en pèlerinages ; son luth en bandoulière, et la tête pleine de rêves. Il était né, selon, la légende, dans une des chaumières de notre village, bâtie sur une des mottes féodales, à l'abri des terrains souvent inondés. Il aimait à parcourir l'Houtland, ses chemins creux bordés de haies. Très connu de tous en son temps, il allait parfois retrouver ses semblables à l'occasion de grandes fêtes ; ils se connaissaient entre eux : troubadours, trouvères, ménestrels venus de partout.

Baptisé le 30 juin 2001, il est porté par deux personnes. La principale particularité étant du géant et qu’il possède un Luth. Cet instrument de musique ainsi que le visage et les mains du géant sont en bois sculpté, (33 essences d'arbres différentes afin de donner les couleurs nécessaires ).

Steenvorde

BELLE HELENE

La Belle Hélène trouve son nom dans une chanson de geste du XIVe siècle, qui raconte les péripéties amoureuses de la belle. Cette géante a vu le jour à la mi-carême en 1853. Après les Gayants de Douai, les Reuzes de Dunkerque et Cassel, Gargantua de Bailleul la Belle Hélène est l'une des plus anciennes géantes de carnaval en Flandre . Elle sort avec plus ou moins de régularité jusqu'en 1910.

Re-créée en 1980, elle nous rappelle alors le souvenir d'une jeune et séduisante Flamande marchande de fleurs sur les marchés du canton. En 2005 la Belle Hélène est entièrement reconstruite en osier. Propriété de l'association des porteurs "les amis de Gambrinus" la géante remporte a plusieurs reprises le premier prix de danse au festival des géants portés de Lille.

Steenwerck

TOTOR

Totor fut créé en 1933 à l'initiative de 3 jeunes musiciens. Une chanson populaire de l'époque avait pour titre : "TOTOR t'as tort". Avec quelques arrangements locaux, elle devint : "La chanson de TOTOR" qui donna son nom au géant et l'accompagnait lors des fêtes locales. Son corps était en bois, fourni et coupé par le menuisier du village et cintré par le tonnelier. Sa tête, en carton avait été achetée à Lille et ramenée à Steenwerck à bicyclette. Elle était mobile et une minuterie électrique permettait de faire clignoter les yeux, ensemble ou séparément. Son chapeau haut de forme était fait de cordes de piano assemblées et recouvertes d'une toile noire raidie. Il portait au bras un parapluie.

Totor a voyagé et dansé à travers l'Europe et connaît des amis géants dans le monde entier puisqu'il s'est retrouvé avec 650 d'entre eux à MATADEPERA en Espagne en juillet 1992.
Dans le Nord - Pas de Calais, il participe à de nombreux cortèges, fêtes de géants et autres fêtes locales dans toute la région. En 1993, lors de ses 25 ans, il y avait 25 géants pour fêter son anniversaire. C’est à cette occasion que fut tourné le film « Quand la mer monte », de Gilles PORTE et Yolande MOREAU, avec la participation de tous les steenwerckois.